Don Pasquale | Gaetano Donizetti

Il était une fois une forme de société, dite patriarcale, où les vieux dominaient les jeunes et où les femmes étaient entièrement soumises aux hommes… N’allons pas plus loin, ce n’est pas un conte de fées, cette société existe bien. La preuve : nous reconnaissons fort bien ses reflets. L’un des grands plaisirs de la comédie classique en général, et de la commedia dell’ arte en particulier, consiste à voir cet « ordre » renversé, et ses victimes vengées : quoi qu’il arrive, les jeunes qui s’aiment doivent avoir le dernier mot, et l’âge qui fonde la puissance des aînés est précisément ce qui doit causer leur chute. Don Pasquale est l’un des derniers représentants d’une tradition séculaire, et presque le chant du cygne de l’opera buffa. L’oncle aussi riche que ventripotent, c’est Pantalon ; Ernesto, neveu rétif épris de la jeune première, c’est Pierrot. Et qui est sa bien-aimée Colombine ? Voilà la surprise : le ressort comique qui anime Norina ferait plutôt penser, si l’on ose dire, à une Mégère… apprivoisante. L’intrigue est d’une fantaisie assumée. Avec la complicité du rusé Malatesta, pour sauver son amour, la « timide » Norina va faire mine d’épouser Don Pasquale et se métamorphoser une fois mariée en indomptable furie domestique, tyrannique, dépensière, avide de diamants - et d’amants. Le vieux richard devra s’avouer vaincu et consentir à tout ce qu’on voudra… Maître de l’humour lyrique, Donizetti a mis toute sa verve, son inventivité rythmique, son sens aigu de la farce dans une partition endiablée dont le succès ne s’est pas démenti depuis sa création.

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