Exposition « THEY »

L’exposition THEY tente de produire une image diffractée de la jeunesse, cette communauté sans communauté, évoluant dans un monde dissous, précaire, où les référents circulent librement, sans hiérarchies, au-delà des questions générationnelles et des regroupements de genre.
Elle regarde comment naissent les langages et les formes, comment s’inventent les bases d’un vocabulaire, une nouvelle manière de faire de l’art, d’être « contemporains ». Ces visions contemporaines supposent des actes de possession, de disparition, de ventriloquie, l’émergence d’une multitude de pratiques, d’expérimentations sociales, amicales, politiques, esthétiques qui agissent partout et s’opposent à l’inertie des murs.
L’exposition établit ainsi des cartographies humaines, une sorte de fable morale qui pourra intégrer toutes sortes d’affects, de relations d’identification ou d’indifférence. Des formes de disparition, une base spectrale qui nous mène, d'une certaine façon, à tous ces mondes où règne la virtualité.
Un lieu temporairement occupé par des « jeunes gens sauvages », des dissidents des systèmes et des frontières, qui fabriquent des formes, des corps, des véhicules, des multiplicités ; qui veulent que ce soit la vie et non le capital qui se reproduise.

THEY, ce n’est pas nous, c’est déjà l’énoncé d’un manque, d’une distance.
Depuis lors et cette extériorité, comment dire la condition et la créativité d’un corps collectif virtualisé ? Comment contourner les impasses du folklore de la différence, de l’innocence, de l’inventivité première ? Éviter de faire de la sociologie sur fond de crise existentielle et esthétique ? Se déprendre d’une passion sénile pour ce qui bouge, ce qui vit, se révolte ? Comment penser cette créature entre deux états, qui ne se contenterait pas simplement de se fixer dans ses formes inaccomplies, mais qui serait pour ainsi dire tellement abandonnée à sa propre jeunesse, si peu spécialisée et si puissante, qu’elle se détournerait de tout destin et milieu spécifique pour se tenir uniquement à sa propre immaturité et à sa propre ignorance.

L’exposition THEY est le dernier chapitre du projet de recherche « The Raving Age. Histoires et figures de la jeunesse », dirigé par Vincent Normand, Philippe Azoury et Shirin Yousefi, dans le cadre du Master arts visuels de l’ECAL, école cantonale d’art de Lausanne.
Ce programme s’est développé durant deux années à partir de différentes situations transversales de production, d’analyse et de workshops, incluant un grand nombre d’artistes, penseurs, écrivains ainsi que les étudiants du Master.
La plateforme www.theravingage.com recense l’ensemble de ces échanges et conférences.
L’exposition est ainsi le reflet d’une expérience inédite de coproduction et de collaboration entre un musée et une école d’art, entre les artistes invités et les étudiants, qui ont pu s’impliquer à différents endroits du processus de l’exposition, comme dans le design et la communication (Lorenzo Benzoni et Luca Frati), la conception de la scénographie avec David Douard, un show de télé-réalité réalisé par Sara Sadik, ou encore l’œuvre performative de Gabriele Garavaglia.
Certaines pièces ont été produites spécifiquement pour ce contexte précis, comme celles de Julien Ceccaldi, Nicolas Ceccaldi, Mélanie Matranga, Gabriele Garavaglia, Exotourisme (Dominique Gonzalez-Foerster & Perez) et Jill Mulleady.
D’autres œuvres existantes ont été choisies pour leur résonnance spécifique avec le projet, celles de David Douard, Morag Keil, Caroline Poggi & Jonathan Vinel et David Wojnarowicz, véritable figure et hantise de la jeunesse.

Types

  • Exposition
  • Art et spectacle
  • Peinture
  • Photographie
  • Sculpture
  • Vidéo

Date

Du 27 octobre 2023 au 31 mars 2024
Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h et jusqu'à 20h le vendredi.

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